Basile Moreau – Biographie

Les origines

Le bienheureux Basile Antoine Moreau, fondateur de la Congrégation de Sainte-Croix, naquit à Laigné-en-Belin, dans le diocèse du Mans, en France, le 11 février 1799. Il fut ordonné prêtre pour le diocèse du Mans en 1821. Il fut ensuite professeur au séminaire, enseignant la philosophie et la théologie, tout en poursuivant avec enthousiasme son engagement dans le travail pastoral. Il acquit rapidement la réputation d’un professeur fascinant et d’un homme de Dieu qui cherchait à grandir à la ressemblance du Christ à travers la prière, une vie personnelle ascétique et le dévouement.

Basile Moreau a grandi dans le chaos qui a suivi la Révolution française, et en tant que jeune prêtre, il s’est senti obligé de revitaliser une Église dévastée par des années de bouleversements civils. Près des deux tiers du clergé et des religieux français étant exilés ou décédés, le père Moreau organisa un groupe de prêtres auxiliaires pour prêcher, enseigner et annoncer le message du Christ à ceux qui se trouvaient dans les villes et villages reculés.

Une nouvelle association

En 1835, le père Moreau prit la direction des Frères de Saint-Joseph, une communauté de laïcs fondée par le révérend père Dujarié pour œuvrer à l’éducation en milieu rural. Le père Moreau fusionna les prêtres et les frères en 1837. Cette nouvelle association prit le nom du lieu où elle était localisée : Sainte-Croix.

La vision de Basile Moreau était de développer au maximum la vigueur spirituelle de l’association en la conformant à la Sainte Famille. Il acheva la création de la famille de Sainte-Croix en fondant un groupe de sœurs, connues sous le nom de Marianites, qui collaboraient avec les prêtres et frères à la mission d’évangélisation.

Le père Moreau donna à chacune des trois sociétés un patron. Il consacra les prêtres au Sacré-Cœur de Jésus, les frères au Cœur pur de Saint-Joseph, et les sœurs au Cœur immaculé de Marie. Il plaça l’ensemble de la famille de Sainte-Croix sous le patronage de Notre-Dame des Douleurs.

Développement et missions

Bientôt, l’Église en dehors de France commença à rechercher le soutien de la congrégation débutante du père Moreau. Il envoya des prêtres, des frères et des sœurs dans d’autres pays, dont l’Italie, l’Algérie, la Pologne, les États-Unis, le Canada et le Bengladesh.

En 1857, le Saint-Siège déclara officiellement l’institution du père Moreau congrégation religieuse, la Congrégation de Sainte-Croix, en approuvant les constitutions de l’association. Le Saint-Siège demanda que les sœurs soient séparées de la congrégation des Pères et Frères. Elles seront reconnues ensuite au sein de trois congrégations féminines différentes.

Moreau est l’auteur des Constitutions qui ont été approuvées par le Saint-Siège, ainsi que de l’ensemble des Règles qui l’accompagnent. Il écrivit également Méditations, Exercices spirituels et un traité de pédagogie intitulé L’Éducation chrétienne, tous conçus pour soutenir la formation spirituelle et ministérielle de ses religieux. Il cherchait à transmettre à sa congrégation un charisme et une spiritualité propres à servir l’Église et le monde.

Difficultés

Tandis que la Congrégation de Sainte-Croix éprouvait une joie certaine à croître et à réussir, elle fut également confrontée, au cours de la période qui suivit sa fondation, à de graves difficultés. Le père Moreau, qui avait travaillé sans relâche pour sa Congrégation, fut lui-même soumis à de nombreuses épreuves, y compris l’abandon par les membres de sa propre communauté. Cependant, plaçant son espérance dans la Croix du Christ et s’abandonnant lui-même à la Divine Providence, il continua à travailler au service de Dieu, et prêcha des missions jusqu’à ce que sa santé défaille. Jusqu’à la fin de sa vie, les Marianites de Sainte-Croix prirent soin de lui. Il mourut au Mans le 20 janvier 1873.

Béatification

Basile Moreau fut déclaré “vénérable” par le pape Jean-Paul II le 12 avril 2003 et fut béatifié par le pape Benoît XVI le 15 septembre 2007, jour de la fête de Notre-Dame des Douleurs. Il continue d’inspirer les hommes et les femmes consacrés qui forment la famille de Sainte-Croix aujourd’hui, aussi bien que les fidèles qui ont appris à le connaître grâce au témoignage et aux ministères des religieux de Sainte-Croix dans le monde entier. Nous continuons à prier pour la canonisation de ce saint homme de Dieu, dont le zèle pour les âmes ne connaissait pas de limite et qui continue de travailler pour notre salut depuis le ciel.

« [Le père Moreau] a tout d’abord l’air d’un de ces prêtres paysans de qui l’on n’attend pas grand-chose, et cette mine n’est guère relevée par un accent manceau qui dénude encore des phrases d’une grande simplicité… Quand on a causé quelque temps avec lui, on voit qu’il a les yeux pleins de finesse, l’esprit simple, ferme et fécond, le cœur dévoré d’amour. C’est un homme supérieur et un saint. »

Louis Veuillot, mai 1846

Chronologie

• 11 février 1799 – Naît à Laigné-en-Belin, de Louis et Louise Moreau, 9e de 14 enfants.
• Octobre 1814 – Commence des études au collège de Château-Gontier.
• 18 septembre 1816 – Reçoit la tonsure des mains de Mgr de Pidoll dans la chapelle de la résidence de l’évêque, au Mans.
• Automne 1816 – Commence à étudier au séminaire Saint-Vincent, au Mans.
• 7 avril 1821 – Ordonné diacre par Mgr de la Myre.
• 12 août 1821 – Ordonné prêtre par Mgr de la Myre.
• 11 octobre 1821 – Poursuit ses études à Saint-Sulpice, à Paris.
• 21 juillet 1822 – Suit une année de formation spirituelle, similaire au noviciat, à la Solitude, à Issy.
• 1823 – Nommé professeur de philosophie au séminaire de Tessé.
• 1823 – Conduit une retraite des Frères de Saint-Joseph.
• 26 mai 1825 – Nommé professeur de dogme au séminaire Saint-Vincent.
• Mars 1830 – Passe de l’enseignement du dogme à celui des Écritures au séminaire Saint-Vincent.
• 1835 – Nommé adjoint du Supérieur du séminaire Saint-Vincent.
• Août 1835 – Fonde les Prêtres auxiliaires du diocèse du Mans.
• 31 août 1835 – Devient Supérieur des Frères de Saint-Joseph, prenant la charge du R.P. Jacques Dujarié.
• Novembre 1836 – Fonde le pensionnat de Notre-Dame de Sainte-Croix au Mans.
• 1^er mars 1837 – Réunit les Frères de Saint-Joseph et les Prêtres auxiliaires par un acte de fusion, formant ainsi l’Association de Sainte-Croix.
• 28 avril 1840 – Inaugure la première mission à l’étranger de Sainte-Croix, avec l’envoi de religieux en Algérie.
• Mai 1840 – Inaugure l’église conventuelle de la congrégation à Sainte-Croix.
• 15 août 1840 – Prononce ses vœux perpétuels devant Mgr Bouvier.
• 1841 – Fonde les Sœurs Marianites de Sainte-Croix.
• 1^er septembre 1841 – Écrit la Lettre circulaire n°14 présentant sa vision de Sainte-Croix, imitation de la Sainte Famille.
• 1848 – Publie la première édition des Méditations.
• 1849 – Élu Supérieur général de Sainte-Croix à vie.
• Octobre 1855 – Fait personnellement face à la « nuit noire de l’âme ».
• 1855 – Publie sa version des Exercices spirituels de Saint-Ignace.
• 1856 – Publie L’Éducation chrétienne.
• 13 mai 1857 – Reçoit l’approbation par le Pape Pie IX des Constitutions de Sainte-Croix, qui fait ainsi de Sainte-Croix une congrégation.
• 17 juin 1857 – Participe à la consécration de l’église conventuelle de Sainte-Croix.
• 14 juin 1866 – Le Vatican accepte sa démission de Supérieur général.
• 28 avril 1869 – Emménage dans une maison que possède sa sœur tout en continuant à prêcher lors de prédications de missions paroissiales et d’apporter son aide aux paroisses des environs.
• 20 janvier 1873 – Meurt à l’âge de 73 ans.
• 1955 – Sa cause en sainteté est introduite à Rome.
• 12 avril 2003 – Déclaré vénérable par Saint Jean-Paul II.
• 28 avril 2006 – Béatification approuvée par le pape Benoît XVI.
• 15 septembre 2007 – Béatifié au Mans, France.