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Notre-Dame de L’Habit

Notre-Dame de L’Habit (Domfront-en-Champagne)

À environ 18 km au nord-ouest de Sainte-Croix, dans le village de Domfront-en-Champagne, se trouve la petite chapelle de Notre-Dame de L’Habit. Construite aux alentours de l’an 1515, cette chapelle en pierre sculptée, richement décorée, serait dédiée à Notre-Dame de Compassion (un titre de la Vierge Marie vénéré depuis longtemps en ces lieux), bien que la Vierge Marie soit vénérée ici sous d’autres vocables également : Notre-Dame de Pitié et Notre-Dame des Douleurs. L’objet de vénération est la pietà suspendue sur le mur du chœur, au-dessus de l’autel.

Un lieu de pèlerinage

Autrefois, de nombreux fidèles venaient dans cette chapelle en pèlerinage, particulièrement la nuit de Pâques. Son emplacement sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle attirait aussi les pèlerins. Le bienheureux Basile Moreau lui-même y alla en pèlerinage maintes fois. Son voyage le plus important là-bas fut sans doute celui de l’été 1842, lorsqu’il confia à l’intercession de Notre-Dame la future école de Sainte-Croix.

Le père Moreau reçut possession de Notre-Dame de L’Habit en 1847, après la mort du chanoine Dubignon. Le premier avait offert les vitraux, qui avaient été fabriqués dans l’atelier de vitraux de Sainte-Croix. En 1863, il donna la chapelle à la paroisse de Domfront.

De 1914 à 1918, beaucoup se rendirent à Notre-Dame de L’Habit pour demander la protection de la Vierge pour leurs fils, frères et maris, et pour prier pour que la guerre cesse.

Au début des années trente, le pèlerinage qui avait lieu à la mi-septembre (autour de la fête de Notre-Dame des Douleurs) commença à prendre un tour plus festif. Le père de Sainte-Croix Eustache Gagnon participait souvent à ce pèlerinage. On sait également que le père Edmond Morisseau, csc, et que les Marianites de Sainte-Croix ont participé à au moins l’un d’entre eux.

La chapelle de Notre-Dame de L’Habit a été restaurée dans les années soixante-dix et classée monument historique en 1972.

Aujourd’hui encore, les fidèles s’y rendent souvent et apprécient cet endroit de prière et de contemplation. Le Sanctuaire Basile Moreau participe au pèlerinage annuel à Notre-Dame de L’Habit, organisé par la communauté paroissiale basée à Conlie.

Pietà, Notre-Dame de L’Habit (Domfront-en-Champagne)

Les origines du nom

Il est communément admis que le mot « L’Habit » est en fait l’orthographe moderne du vieux français « labit », qui est aujourd’hui tombé en désuétude. Les chercheurs n’ont toutefois pas tous la même opinion sur l’origine ou la définition du mot « labit » pour ce cas.

Pourrait-il s’agir du « labit » (dans le sens « d’habitation » ou « maison ») d’un ermite vénéré par la population qui aurait peut-être vécu à cet endroit ? Les anachorètes sont connus pour avoir occupé les forêts de cette région dès le VIe siècle.

Ou cela ferait-il référence à « labit » (dans le sens de « domaine appartenant à une abbaye régionale ») qui, dès le XIVe siècle, appartint à l’abbaye augustinienne de Beaulieu ? Il est probable que Geoffroy Suet, abbé de Beaulieu, ait fait construire la chapelle lors de l’élan de reconstruction qui suivit la guerre de Cent Ans.

Enfin, le nom de la chapelle pourrait faire référence au « labit » (qui signifie ici « douleur, tourment, martyre, détresse ») représenté dans la fameuse pietà.

Notre-Dame de L’Habit (Domfront-en-Champagne)

Le père Charles Moreau, neveu et premier biographe du bienheureux Basile Moreau, écrit, concernant son oncle et la chapelle :

« Ce fut [à Notre-Dame de L’Habit] que Basile voulut aller à pied porter sa supplique à la Mère de Dieu pour la conservation de son établissement scolaire en détresse. Il y célébra la messe avec une confiance qui obtint tout son effet. Quelques jours après, les deux aspirants au baccalauréat-ès-sciences revenaient munis d’un second parchemin, et le plus âgé, qui était prêtre et profès fut autorisé par dispense ministérielle à prendre le titre de chef d’institution. La rentrée annoncée put donc se faire et elle fut nombreuse. Le pèlerinage qui avait été signalé par une grâce si nécessaire ne fut point oublié. Le Fondateur de Sainte-Croix le renouvela plusieurs fois, et il envoya souvent les uns ou les autres solliciter à Notre-Dame de l’Habit le dénouement de ses embarras, par la fatigue du voyage, par la vertu du saint sacrifice et par la ferveur des prières. Puissent les vieilles pierres de ce saint lieu garder toujours, pour sa patronne vénérée, le souvenir de notre pieuse gratitude, mainte fois empreinte sur la poussière envolée du grand chemin !

Plusieurs pourront trouver ces réminiscences d’il y a soixante ans un peu longues, pour dire ce qui, aujourd’hui, ne demande qu’un tour de main, qu’une demi-goutte d’encre ; mais est-il possible et serait-il bon, au milieu des douceurs de la liberté classique de ne pas rappeler qu’elle a été conquise, le ciel aidant ? » (Le Très Révérend Père Basile-Antoine Moreau, Prêtre du Mans, et ses Œuvres, par l’Abbé Charles Moreau, tome premier, pages 236-237.)

Source : Notre Dame de L’Habit : son histoire, ses pèlerinages, par Mme Yvette Herrault.