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02 43 81 15 57 6 rue Notre Dame 72000 Le Mans
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Saint-Sulpice et la Solitude d’Issy

Église Saint-Sulpice (Paris)

La célèbre église de Saint-Sulpice se situe dans le 6e arrondissement de Paris. L’église actuelle, édifiée au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, est le deuxième bâtiment construit sur ce site, érigé sur une église romane bâtie au XIIIe siècle. Jean-Jacques Olier (1608-1657) y établit Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice ainsi qu’un séminaire, attaché à l’église.

Jean-Jacques Olier a été l’un des précurseurs de l’école française de spiritualité, qui a beaucoup influencé la formation de Basile Moreau et l’articulation de sa propre spiritualité, ainsi que celle de la congrégation qu’il a fondée.

Un lieu empreint de spiritualité

Peu après son ordination sacerdotale au Mans, le père Moreau fut envoyé à Saint-Sulpice par l’évêque du Mans (de la Myre) pour recevoir une formation au séminaire des mains des Sulpiciens, qui étaient considérés comme des experts dans ce domaine. Le père Moreau y arriva le 11 octobre 1821. Quelques mois plus tard, le 21 juillet 1822, il se rendit au Noviciat de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice (la Solitude d’Issy), où il connut une année intense de formation spirituelle et humaine. À la Solitude, il rencontra un prêtre sulpicien, Gabriel Mollevaut, supérieur de la Solitude et spécialiste de la civilisation grecque. Le père Mollevaut fut l’accompagnateur spirituel du père Moreau pendant les vingt années qui suivirent et fut sans doute celui qui eut le plus d’influence sur sa vie.

La Solitude d’Issy était considérée comme une sorte de sanctuaire de la vie intérieure. En plus d’être le noviciat pour la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice, c’était également un lieu de retraite où les supérieurs du séminaire se retiraient de temps à autre pour quelques semaines afin de renouveler leur vocation. À Issy, le père Moreau prit goût à la vie religieuse, et notamment à l’intérêt d’avoir une règle de vie personnelle. Issy participa de même à forger son désir d’unité et de charité fraternelle.

O beata solitudo, O sola beatitudo !
« O bienheureuse solitude, O seule béatitude ! »

“In solitudine aer purior, coelum apertius !”
« Dans la solitude, l’air est plus pur, et le ciel est grand ouvert ! »

Son amour pour la Solitude d’Issy inspira au père Moreau le nom du noviciat des frères de Sainte-Croix (la Solitude de Saint-Joseph) et des prêtres de Sainte-Croix (la Solitude du Sauveur).

La Solitude d’Issy (Issy-les-Moulineaux)

De grands esprits

Le séminaire de Saint-Sulpice et la Solitude d’Issy ont la réputation d’avoir formé de nombreux prêtres ayant contribué au renouveau de la prêtrise dans la France du XIXe siècle. En plus du bienheureux Basile Antoine Marie Moreau, on peut citer Jacques Marie Adrien Césaire Mathieu (1796-1875), futur évêque de Langres puis cardinal-archevêque de Besançon ; Paul Georges Marie Dupont des Loges (1804-1886), futur évêque de Metz ; Gustave François Xavier Delacroix de Ravignan, sj (1795-1858), l’un des plus grands prédicateurs de son temps, également appelé « l’Apôtre de Paris », qui avait eu de grandes discussions avec le père Moreau à la Solitude d’Issy ; Félix Antoine Philibert Dupanloup (1802-1878), futur évêque d’Orléans et membre de l’Académie française ; Louis de Courson (1799-1850), 12e supérieur général de Saint-Sulpice, et Henri Dominique Lacordaire (1802-1861), prédicateur notable et restaurateur en France de l’ordre dominicain.